l'usine de cochons à notre porte ?
Pollutions olfactives, conséquences des épandages sur l'environnement, nuisances sonores... Des riverains de la rue Ma Campagne, constitués en groupe, et la municipalité de Bambecque ne cachent pas leurs inquiétudes et anticipent la situation
Après Houtkerque, c'est au tour de la commune de Bambecque d'être submergée par une vague d'inquiétudes. Au coeur de la tourmente : un projet de construction d'une porcherie d'engraissement de 3 052 places équivalent porcs dite « industrielle » et la création d'un forage destiné à l'alimentation des animaux sur un terrain rue Ma Campagne acheté par un éleveur Belge.
Des riverains Bambecquois, et le maire de Bambecque Grégoire Francke ne cachent pas leur désarroi. En présence d'Edmond Kociszewski, président de Defi (l'association de Défense de l'Environnement de la Flandre Intérieure affiliée à l'Adelfa) le groupe formé s'est réuni le 24 octobre pour empêcher à ce projet de voir le jour.Tout a commencé ainsi : Dirk Vanderhaeghe-Geerardyn, éleveur belge, achète en 2006 un terrain au 7 rue Ma Campagne à Bambecque. Sur cette exploitation agricole reprise récemment, il n'y a plus d'élevage. Ce n'est que début juin 2009 qu'il dépose un permis de construire pour une porcherie industrielle avec une capacité de 3 000 bêtes permanentes. Aucune suite favorable n'est alors donnée à cette requête : en cause des problèmes de non-conformité en terme de sécurité incendie. La municipalité ne se penche plus sur le dossier jusqu'à ce que le 6 octobre, le permis de construire modifié soit redéposé en mairie. Il est à noter qu'actuellement Dirk Vanderhaeghe-Geerardyn exploite un élevage de 330 places équivalents chez un exploitant Bambecquois et dispose d'un plan d'épandage spécifique de 17,76 hectares épandable seulement à cette unité de production. A priori, cet élevage continuerait d'être exploité indépendemment du nouveau projet.
Une partie
de la population mobilisée
A cette heure, tout le monde est dans l'attente... sauf la dizaine de Bambecquois qui refuse de rester les bras croisés et qui a déjà distribué près de 300 lettres d'information dans la commune. Didier Bovaere, riverain de Bambecque dont l'habitation se situe à 100 mètres du terrain en question, explique : « nous craignons les nuisances sonores, olfactives, la pollution, mais aussi la dévalorisation de nos habitations, la dangerosité de la circulation avec des camions qui circulent sur des petites routes. » Car les Bambecquois ont bien suivi l'affaire qui s'est déroulée à Houtkerque où une grande partie de la population s'était mobilisée contre le même genre de dossier. Et ils espèrent pouvoir faire front au projet de l'éleveur belge.
L'heure n'est pas encore à l'étude, la DDE réclame encore des pièces manquantes dans le dossier de Dirk Vanderhaeghe-Geerardyn. Les dix Bambecquois se sont fédérés à l'association Defi et se sont constitués en groupe de travail. Prochaine étape pour les riverains de la rue Ma Campagne : l'organisation d'une réunion publique d'information le 13 novembre à la salle des fêtes de la commune vers 20 h.
Aurélie LEGRAND, le Journal des Flandres