bientôt le 1er congrès écolo...

Publié le par Arnaud

Voici la motion que je soutiens, présentée par Cécile Duflot et Philippe Meirieu :

 

Maintenant !
L’écologie !

 

 

La crise globale et ses effets destructeurs sur le vivre ensemble placent Europe Ecologie – Les Verts face à une responsabilité inédite, particulièrement après nos récents succès électoraux. « Maintenant ! L’écologie ! » propose, pour y répondre, de hisser les ambitions et les moyens de notre mouvement : poursuivre le rassemblement des écologistes, l’ouverture du mouvement et le développement de la coopérative ; porter une candidature autonome des écologistes à l’élection présidentielle ; construire avec la gauche un pacte majoritaire construit sur des exigences claires ; consolider l’enracinement de l’écologie politique.


Les révolutions arabes sont le signe d’un monde qui renaît. La catastrophe de Fukushima et le krach financier global de 2008 témoignent de celui qui meurt. Nous sommes dans cette « brèche entre le passé et le futur » qu’évoquait Hannah Arendt, où le passé n’est pas tout à fait révolu et l’avenir encore indéterminé. Dans cet « étrange entre-deux », l’écologie politique ne propose pas d’ajouter une question à toutes les autres, mais de repenser toutes les questions. C’est une relecture complète et cohérente, invitant à répondre à des problèmes inédits par des solutions nouvelles.

 

L’écologie face aux dérèglements du monde

Ecologistes, nous savons que ces révoltes se déroulent sur fond d’une crise globale, environnementale, sociale et économique. Partout dans le monde, l’épuisement des ressources aggrave une « crise » radicalement différente de celles qui l’ont précédée. Ce qui est brutalement dévoilé, c’est que « l’environnement » ne vaut pas simplement d’être préservé pour lui-même. L’usage des ressources – eau, énergie, matières premières – leur (inégale) répartition et leurs prix définissent nos conditions de vie dans un monde interdépendant.

En France, comme partout dans le monde, seuls les plus riches peuvent se protéger de cette triple crise. Pour tous les autres, l’explosion des dépenses contraintes aggrave une précarité déjà dramatique. Loin de pouvoir être résorbées par l’incantation à la croissance, les inégalités sociales, générationnelles, territoriales et environnementales ne pourront être combattues que par des réponses radicales. La politique du pouvoir en place en témoigne : les replis identitaires, les reculs des libertés et la recherche de boucs émissaires pourraient l’emporter. Au contraire, notre responsabilité est d’offrir une nouvelle perspective à toutes les victimes de cette crise.

EELV ne peut se satisfaire de rafistolages partiels. Puisque tout est déréglé, nous proposons, conscients de la hauteur des enjeux, de tout changer.

 

Un congrès fondateur, pour un nouvel élan

La période ouverte en 2009 a donné au mouvement écologiste une nouvelle dimension. L’enjeu de ce congrès est de poursuivre la dynamique, en en conservant le meilleur – rassemblement, ouverture, convivialité – tout en en évitant les écueils – instabilité fonctionnelle, dialogue interne difficile, manquements démocratiques. Ce congrès doit clore enfin la période transitoire, en permettant l’approfondissement démocratique du mouvement, son fonctionnement stabilisé autour d’équipes renouvelées et légitimes.

Ces deux années ont été délicates : il a fallu peu à peu créer le « monde commun » à des parcours militants si variés… Mais elles ont aussi été celles des succès, de la rencontre d’idées neuves et de nouvelles énergies, de l’enracinement de l’écologie politique.

La poursuite de cette dynamique ne se décrète pas, elle se construit par le travail et l’implication collective, par des procédures rigoureuses, lisibles et s’appliquant à tous/tes.

 

2011-2014 : Poursuivre le rassemblement, renforcer notre enracinement et notre autonomie

L’abstention massive et le tassement du PS et de l’UMP montrent que les formules traditionnelles s’épuisent. La bataille entre la droite libérale et la gauche productiviste, jouée et rejouée, est débordée par d’autres. L’émergence durable de l’écologie est le versant positif de ce « besoin d’autre chose » ; la cristallisation du vote Front national, son versant sombre. Il revient à EELV de répondre à ce besoin par la preuve qu’on peut « faire autrement ».

 

Notre projet : une société écologique et solidaire

Pour 2012, notre défi sera de rendre lisible notre projet, en indiquant ses points d’arrivée et les étapes pour y parvenir. Il sera mis en débat durant les prochains mois, lors de Conventions thématiques et décentralisées largement ouvertes.

Il s’appuiera en particulier sur :

  • une transition énergétique pour prévenir les dérèglements climatiques, combinant sobriété, développement des renouvelables et lutte contre la précarité énergétique ;
  • la sortie du nucléaire, civil et militaire ;
  • des investissements massifs dans la conversion écologique de l’économie, pour créer des emplois utiles et durables ;
  • la réduction du temps de travail ;
  • la décroissance de l’empreinte écologique: eau, air, déchets, biodiversité ;
  • une réforme en profondeur de la fiscalité, orientée vers la mutation écologique et la redistribution des richesses ;
  • une politique de réconciliation et d’égalité des droits : retour sur les lois sécuritaires et de stigmatisation des étrangers et des français d’origine étrangère, droit au mariage et à la reconnaissance légale des familles homoparentales, droit de vote des résidents étrangers ;
  • la refondation des rapports Nord-Sud ;
  • un effort inédit sur les véritables investissements d’avenir : éducation, formation, solidarité, culture, transports publics…
  • un pacte démocratique et laïque renouvelé, instituant une Sixième République dans une Europe fédérale ;
  • une refondation des services publics autour des valeurs fondatrices de notre pacte social pour sortir des insécurités qui dans tous les domaines – emploi, logement, santé, éducation – minent notre pays ;
  • un pacte mondial pour remettre la finance à sa place.

Tout cela, nous ne le ferons pas seuls. Notre enracinement territorial (dans les villes, les quartiers populaires, les communes rurales et les zones péri-urbaines) et notre recherche d’une majorité culturelle supposent de poursuivre le rassemblement. Militant/es associatifs et syndicalistes, féministes », régionalistes, mouvements pour les services publics et la protection sociale, acteurs de l’économie sociale et solidaire, de la culture et l’éducation populaire, de l’agriculture biologique et de la transformation écologique de l’économie, innovateurs de tous les secteurs d’une société civile inventive… Toutes et tous devront être accueillis, pour faire avancer la solidarité plutôt que la concurrence, la sobriété plutôt que la démesure, le bien commun plutôt que l’individualisme et le libéralisme marchands.

 

Notre stratégie : l’autonomie contractuelle

Le projet singulier de l’écologie politique est nécessairement autonome. Cette autonomie s’incarne dans des stratégies électorales tenant compte des différents modes de scrutin. Si aucun accord n’est possible avec la droite, ils ne sont pas automatiques avec la gauche, mais conditionnés à des contrats de mandature exigeants.

L’enjeu de 2012 est de porter un coup d’arrêt à la dégradation brutale de la situation de notre pays. Mais il ne suffira pas de prospérer sur l’aspiration à clore au plus vite l’ère Sarkozy. Au delà d’une simple alternance, il s’agit de rendre possible une profonde alternative.

 

Une candidature écologiste en 2012

La candidature écologiste à l’élection présidentielle est indispensable pour incarner cette diversité et cette audace à faire bouger les lignes. Elle permettra de faire de l’écologie ce creuset susceptible de rassembler les combats, cette réponse globale attendue par celles et ceux qui refusent l’immobilisme devant les catastrophes écologiques et les désastres sociaux vers lesquels nous sommes entrainés. Pour désigner notre candidat/e, les primaires de l’écologie seront un temps essentiel de débat, que nous voulons serein. Elles devront impliquer toutes celles et ceux qui souhaitent construire avec EELV une alternative écologiste en 2012.

 

Un accord législatif et gouvernemental avec la gauche, si…

Le pacte majoritaire de la gauche et des écologistes devra répondre à la détérioration profonde des conditions de vie et engager la transformation écologique et sociale. Les conditions de cet accord seront débattues collectivement au sein du mouvement avant et pendant les journées d’été. Cela étant, nous ne pourrons pas conclure d’accord avec la gauche dans lequel n’apparaîtraient pas notamment la sortie du nucléaire, une éco-fiscalité, la proportionnelle, l’abandon de la réforme territoriale et de celle des retraites. Tout accord programmatique devra être complété d’un accord électoral qui permette une juste représentation des écologistes, au Parlement comme au Gouvernement, conforme à leur poids électoral. Ces accords seront soumis au vote du conseil fédéral.

 

Porter, pour 2014, les victoires locales et l’ancrage européen des écologistes

En 2014, lors des élections locales, EELV devra, comme les Grünen en Allemagne, se donner les moyens d’être majoritaire. Non plus composante seconde des coalitions, nous sommes légitimes à être en tête au premier tour, à conduire des majorités et à diriger des collectivités territoriales.

Aux élections européennes, nous devrons prouver que l’Europe, si fragile soit-elle, demeure l’espace dans lequel des solutions solides et durables peuvent être portées. L’action des eurodéputés écologistes témoigne de ce qui pourrait être possible, si une majorité le voulait : il nous reviendra, avec le Parti Vert européen, de convaincre que les écologistes sont les plus à même de conduire la transformation.

 

Réussir la coopérative : mettre l’écologie au cœur de la société

Nous voulons marcher sur deux jambes. Le changement que nous portons doit certes s’inscrire dans les politiques publiques, mais aussi dans des pratiques sociales innovantes. Notre histoire est née de la volonté de dépasser les formes classiques de l’organisation politique. Si long et complexe que soit ce chemin, nous ne devons jamais l’abandonner : la coopérative de l’écologie politique doit en être l’outil privilégié, résolument tourné vers la société.

Gaz de schistes, libertés publiques, alternatives concrètes et révolutions du quotidien : la coopérative doit participer de toutes les résistances et de tout ce qui invente le monde qui vient. Elle doit être le réseau de toutes celles et ceux qui, sans adhérer à un mouvement politique, veulent être citoyens actifs. Elle doit laisser libre cours à l’expérimentation et l’innovation politique, répondre à des désirs d’engagements plus souples. Ce défi est loin d’être relevé, mais il est l’un des moyens d’une politique pensée et agie à la hauteur de l’époque.

 

Un mouvement capable de relever ces défis

Pour faire face à nos responsabilités, nous savons les efforts à accomplir. Notre mouvement, s’il veut rendre possibles les changements, doit lui aussi progresser :

  • travailler à un accueil véritable des nouveaux adhérent/e/s et à la formation, à tous les niveaux, de celles et ceux qui y aspirent ;
  • veiller à ce que notre fonctionnement permette à chacun/e de trouver toute sa place dans la coopérative et dans le parti : parité, non-cumul, fédéralisme, non-violence…
  • garantir à la Coopérative les moyens de son développement ;
  • soutenir les Jeunes écologistes dans leur développement ;
  • consolider le fonctionnement fédéral de nos instances (comités locaux, régions, Conseil fédéral, Conseil d’orientation politique) et de nos outils (FEVE), et assurer le dialogue permanent entre celles-ci ;
  • prendre en compte la spécificité des départements et territoires d’outre-mer ;
  • améliorer les réponses du siège national aux besoins et sollicitations du mouvement ;
  • poursuivre la construction de la Fondation de l’écologie politique, indépendante du parti politique.

 

Maintenant, mobilisons-nous pour hisser notre mouvement à la hauteur de ses responsabilités. Maintenant, pour gagner en 2012, et dessiner les alternatives utiles à reconstruire l’espoir.

Publié dans Actu

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