Flamoval : le débat se poursuit pour plus d'information...

Publié le par Arnaud

Vendredi 12.12.2008, 04:49 - La Voix du Nord
|  FLAMOVAL |

À l'initiative de l'association du Cygne, un débat sur Flamoval a eu lieu mercredi, salle Grare, à Tatinghem. L'association avait invité deux experts.


Le Cygne a pris son envol à Tatinghem en 2003, à l'occasion du projet de doublement de la rocade de contournement de cette commune. Cette association, soucieuse du cadre de vie des habitants, a eu l'idée de proposer une réflexion et un débat sur l'incinérateur Flamoval, d'autres techniques de traitement des déchets ménagers, ainsi que sur des problèmes généraux.

Antoine Bonduelle, impliqué dans de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) et dans le réseau Action climat a d'abord évoqué le problème du réchauffement climatique qui risque d'entraîner une montée des eaux. Si, pour notre littoral, le cordon dunaire semble suffisant, dans un pays comme l'Egypte, un mètre d'eau en plus entraînerait le départ de 9 millions d'habitants du delta du Nil.

Pour Flamoval, Antoine Bonduelle se pose des questions sur le volume attendu. «  Si des communes se retirent du syndicat, si, dans le cadre du Grenelle de l'environnement, le volume des déchets baisse, si, comme c'est déjà la cas dans certains secteurs, on étend le paiement proportionnel au poids des déchets », Flamoval pourrait se révéler surdimensionné, pense-t-il.

Moins de déchets

Ingénieur chez Baudelet, à Blaringhem, Jean-Marie Debert prend le relais pour expliquer un procédé de bio-press que nous avons développé dans notre édition du 19 novembre. En gros, les déchets sont fortement comprimés. Les matières organiques, qui représentent environ 30 % du total, sont isolées.

Elles peuvent produire du méthane, un gaz valorisable et qu'il convient de toute façon d'éliminer car il est néfaste à l'atmosphère. Les résidus de ces 30 % ne posent pas problème. Sur les 70 % restant, les quatre-cinquièmes sont valorisables. Il s'agit essentiellement de plastiques qui, après une préparation, constituent un combustible. Ils peuvent constituer une source d'énergie d'appoint pour des cimenteries où leur combustion, à près de 1 500 degrés, ne pose pas de problèmes de rejets. Leur utilisation industrielle est autorisée dans certains pays comme la Grande-Bretagne, l'Allemagne ou la Belgique. Ils peuvent aussi être neutralisés par gazéification. Le dernier cinquième des 70 % du volume de départ finit en déchet ultime. Pour l'orateur, ce système de Biopress, déjà utilisé dans d'autres pays, est moins coûteux que l'incinération et ne présente pas les risques de rejets liés aux incinérateurs.

Jean-Marie Debert rejoint Antoine Bonduelle sur le «  calibrage » de Flamoval en faisant remarquer que «  chaque année, le volume de déchets apporté chez Baudelet baisse d'environ quinze pour cent ».

On retiendra des interventions que Jacques Hermant, maire de Lynde, un des plus vibrants opposants à Flamoval, a invité les participants à la réunion à aller chacun dans sa commune, seul ou en groupe, rencontrer son maire pour lui faire part de son hostilité au projet d'incinérateur.

En fin de réunion, un membre du Cygne a dit que l'association envisageait d'envoyer une lettre à André Bonnier, président du syndicat mixte Flandre-Morinie, à l'initiative de Flamoval. Un courrier associant les participants à la réunion. Cette initiative n'a pas été retenue. Certains s'étonnaient de cette démarche, avec un texte écrit avant, et qui ne reflétait pas l'hostilité de la majorité des présents à Flamoval.

Michel Hilmoine, président du Cygne, envisage d'autres réunions toujours dans l'esprit de l'association : «  permettre aux gens d'améliorer leurs connaissances pour essayer de se faire une opinion ». •

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