Une région propre en 2050, c’est possible !
La Voix du Nord - Edition du dimanche 27 janvier 2008
Notre région est responsable de 11 % de ces émissions en France alors qu’elle ne pèse que 7 % de la population nationale et que son poids économique n’excède pas 8 % du ratio tricolore. Certes, la baisse des émissions régionales de C02 est de 3 % par rapport à 1990 contre – 1 % en France mais les efforts ne compensent pas l’importance du poids de l’industrie (la moitié des rejets de C02, contre 20 % en moyenne française). Chaque année, notre région expédie dans l’atmosphère près de 45 millions de tonnes de gaz à effet de serre en équivalent C02, lequel gaz carbonique représente plus des trois quarts des émissions globales (CFC, méthane, etc.).
Pour autant, le conseil régional ne conçoit le développement économique et social de ses territoires que sous le prisme du développement durable – cas unique en France à cette échelle. Demain lundi, un groupe d’experts-acteurs inaugurera un très stratégique premier « collège régional de prospective » pour « imaginer ensemble notre futur » à l’horizon 2020 et « favoriser la mise en débat ». Jeudi, à Dunkerque, les responsables de l’association Virage Énergie articuleront la même envie en délivrant un message très clair : oui, c’est possible, on peut concrètement parvenir au facteur 4 avant 2050 (lire ci-contre). Les porteurs de ce projet de simulation d’actions publiques contre l’effet de serre sont des jeunes gens urbanistes, géographes, ingénieurs. Ils travaillent depuis un an et demi sur des scénarios plausibles dans une région dont l’économie et le mode de vie des habitants dépendent à plus de 95 % d’énergies fossiles et à 100 % d’uranium (nucléaire).
Pourquoi l’urgence ?
Le prix de ces combustibles, jusqu’alors bon marché, subit des hausses inquiétantes. De surcroît, l’absence de relief fragilise la région vis-à-vis des inondations et des tempêtes. Cette contribution citoyenne fera-t-elle école ? Bâtir une politique climat qui se passerait du nucléaire vieillissant de Gravelines est audacieux. On ferme sans remplacer entre 2020 et 2030. On développe les énergies renouvelables et visiblement, tout le monde en profite. L’économie, l’emploi, l’environnement.
Virage Énergie a calqué sa méthode de calculs sur celles des ministères de l’Économie et de l’Écologie qui avaient planché sur le facteur 4 en France. Les niveaux de développement modélisés par l’association sont les mêmes que ceux prévus par les pouvoirs publics dans notre région en 2050 : mobilité doublée d’ici là dans les transports ; niveau de confort dans l’habitat et les bureaux équivalent (on se chauffera toujours à 19 °, il y aura toujours autant de télévisions, etc.) ; le secteur tertiaire des services créera toujours 85 % des emplois ; l’industrie est maintenue dans ses niveaux de développement. Ces hypothèses guideront les modes de production et de consommation à condition que la classe politique s’empare de ce travail inédit pour s’en inspirer. Le citoyen, en démocratie, a voix au chapitre pour le débat. Ses représentants en tiendront-ils compte ? • > E-mail : contact@virage-energie-npdc.org ; site : www.virage-energie-npdc.org.
ENVIRONNEMENT • L’association Virage Énergie donne une réponse scientifique salutaire pour relancer le débat régional sur le réchauffement climatique à deux mois des municipales.
Une région sobre, sans décroissance. Une industrie maintenue, des transports réfléchis, des logements économes. C’est possible d’ici à 2050.
PAR YANNICK BOUCHER
region@lavoixdunord.fr
Un vent favorable souffle dans le monde au profit des énergies renouvelables, l’un des secteurs économiques parmi les plus performants de la planète.
Éolien, solaire ou gaz contre pétrole : les plans climat se multiplient pour lutter contre les effets de serre qui réchauffent l’atmosphère. La facture de l’inaction est déjà chiffrée par l’ONU à 5 500 milliards d’euros par an, 1 % du PIB mondial chaque année, soit plus de 800 M E dans le Nord - Pas-de-Calais si rien n’est entrepris pour limiter les émissions de CO2.
PAR YANNICK BOUCHER
region@lavoixdunord.fr
Un vent favorable souffle dans le monde au profit des énergies renouvelables, l’un des secteurs économiques parmi les plus performants de la planète.
Éolien, solaire ou gaz contre pétrole : les plans climat se multiplient pour lutter contre les effets de serre qui réchauffent l’atmosphère. La facture de l’inaction est déjà chiffrée par l’ONU à 5 500 milliards d’euros par an, 1 % du PIB mondial chaque année, soit plus de 800 M E dans le Nord - Pas-de-Calais si rien n’est entrepris pour limiter les émissions de CO2.
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Pour autant, le conseil régional ne conçoit le développement économique et social de ses territoires que sous le prisme du développement durable – cas unique en France à cette échelle. Demain lundi, un groupe d’experts-acteurs inaugurera un très stratégique premier « collège régional de prospective » pour « imaginer ensemble notre futur » à l’horizon 2020 et « favoriser la mise en débat ». Jeudi, à Dunkerque, les responsables de l’association Virage Énergie articuleront la même envie en délivrant un message très clair : oui, c’est possible, on peut concrètement parvenir au facteur 4 avant 2050 (lire ci-contre). Les porteurs de ce projet de simulation d’actions publiques contre l’effet de serre sont des jeunes gens urbanistes, géographes, ingénieurs. Ils travaillent depuis un an et demi sur des scénarios plausibles dans une région dont l’économie et le mode de vie des habitants dépendent à plus de 95 % d’énergies fossiles et à 100 % d’uranium (nucléaire).
Pourquoi l’urgence ?
Le prix de ces combustibles, jusqu’alors bon marché, subit des hausses inquiétantes. De surcroît, l’absence de relief fragilise la région vis-à-vis des inondations et des tempêtes. Cette contribution citoyenne fera-t-elle école ? Bâtir une politique climat qui se passerait du nucléaire vieillissant de Gravelines est audacieux. On ferme sans remplacer entre 2020 et 2030. On développe les énergies renouvelables et visiblement, tout le monde en profite. L’économie, l’emploi, l’environnement.
Virage Énergie a calqué sa méthode de calculs sur celles des ministères de l’Économie et de l’Écologie qui avaient planché sur le facteur 4 en France. Les niveaux de développement modélisés par l’association sont les mêmes que ceux prévus par les pouvoirs publics dans notre région en 2050 : mobilité doublée d’ici là dans les transports ; niveau de confort dans l’habitat et les bureaux équivalent (on se chauffera toujours à 19 °, il y aura toujours autant de télévisions, etc.) ; le secteur tertiaire des services créera toujours 85 % des emplois ; l’industrie est maintenue dans ses niveaux de développement. Ces hypothèses guideront les modes de production et de consommation à condition que la classe politique s’empare de ce travail inédit pour s’en inspirer. Le citoyen, en démocratie, a voix au chapitre pour le débat. Ses représentants en tiendront-ils compte ? • > E-mail : contact@virage-energie-npdc.org ; site : www.virage-energie-npdc.org.