La politique des portes fermées ne peut pas fonctionner...
À Steenvoorde, l'accueil des réfugiés est plutôt bien perçu par les habitants
mardi 02.12.2008, 04:52 - JULIE MORIN
Pas d'incident pour la première nuit sous les tentes. Hier matin, une demi-douzaine d'Érythréens ont passé leur première nuit à l'abri, à Steenvoorde. Depuis dimanche soir, des bénévoles les hébergent sur un terrain communal, avec l'accord du maire UMP (notre édition d'hier). Dans la ville, cet accueil d'urgence est globalement bien perçu
La plupart d'entre eux soutiennent l'initiative de Terre d'Errance. « Ce sont des gens très polis et discrets. On ne les voit pas. Ça fait mal au coeur de savoir qu'il y a des femmes et des enfants, témoigne une habitante. Nous, on n'est pas riches mais eux ils n'ont plus rien, ni papier ni toit, et ils veulent atteindre un eldorado qui ne se trouve qu'à quelques kilomètres. Tout ça est triste. » La récente interpellation de vingt-huit Érythréens en situation irrégulière à Steenvoorde en fin de semaine dernière a aussi précipité les choses. Hier, ils ont d'ailleurs été relâchés, la procédure a été déclarée nulle par le tribunal de grande instance de Lille, les services de police n'ont pas respecté les délais de garde à vue...
Du côté de la mairie de Steenvoorde. Le maire UMP, Jean-Pierre Bataille, affiche sa solidarité avec les membres de l'association. Il assure qu'il ne demandera pas l'expulsion.
Les gendarmes restent en relation avec les bénévoles. Ils ont visité le campement hier et tentent d'établir un décompte précis du nombre d'Érythreéns qui y dorment. « Pas plus de vingt personnes par nuit, c'est la règle. Si ça ne fonctionne pas, on arrête tout », déclare Damien Defrance, futur président de l'association, dont les statuts ont été déposés hier à la préfecture.
NB : photo Voix su Nord et vidéo sur leur site ici